Un séjour du 17 au 27 octobre 2024
Le voyage Lyon – Lomé s’est bien passé. La température à l’arrivée était bien supportable : 26°. Même si pour récupérer nos valises il a fallu s’armer de patience, tout s’est fait dans la bonne humeur.
Dès le lendemain, Vendredi 18, nous avons mis le cap sur Bakakopé. A l’école, la rencontre avec les enfants s’est faite en chanson pour nous souhaiter « la bonne arrivée ». Nous avons même eu droit à l’hymne nationale chanté par les CM. Un moment de patriotisme assumé.
Une visite rapide à la ferme Noublabla en construction. Quelle joie de voir tout ce qui pousse aujourd’hui sur le terrain après l’épisode de l’incendie qui avait tout brulé.
Le samedi 19, nous avons pris le risque d’une immersion au grand marché et visité la cathédrale de Lomé. Nous en avons profité pour acheter des fournitures scolaires et du matériel pour faire des ateliers de bricolage avec les enfants.
L’après midi nous avons fait un détour par la maison des esclaves, lieu chargé d’histoire autour de la traite négrière. Visite très rapide mais très intense, très remuante. Triste moment de l’histoire qui interroge encore !
Dimanche 20, jour du Seigneur : Nous nous sommes laissé transporter par la ferveur des chrétiens à la messe. Une célébration animée et joyeuse. Nous avons aussi été touchés par la beauté, la variété, les couleurs des pagnes et avons compris le sens du mot « s’endimancher. » Le dimanche est un jour de fête.
Lundi 21 et Mardi 22 : une expérience immersive au fond des classes. Nous avons pu observer les interactions élèves – professeurs et participer aux cours. Chaque classe compte entre 40 et 50 élèves. Les enfants sont à l’écoute et répondent à l’unisson au professeur. Pour féliciter les élèves interrogés, ils applaudissent 1 ou 3 fois, tous en même temps. Nous avons pu réaliser des activités dans les classes : Nadège a fait une initiation à l’Allemand avec les CM, Alexandra a donné un cours d’Anglais aux CE et Chloé a appris des jeux et chants aux maternelles. Un premier échange tout en timidité et douceur.
Le mardi jour de repas, nous avons aidé à cuisiner le matin avec quelques mères et les sœurs. Les enfants nous ont accueillis d’une manière très chaleureuse en scandant : « yoyo, yoyo, yoyo », ce qui se traduit, le Blanc. Les enfants se mettent en file indienne par groupe d’âge et récupèrent leur repas dans un bol qu’ils ont chacun apporté de chez eux. Ils mangent directement dans la cour de récréation, debout, par terre, chacun mange où il le souhaite.
Nous avons pu aider à distribuer les repas. De 14h à 15h, nous sommes allés en classe pour poursuivre nos activités. Chloé a distribué un dessin à chaque enfant du CP au CM2. Ces 170 dessins ont été réalisés par les élèves de son école en France : école Joannes Barral à Saint Vérand. Ensuite, Nadège a réalisé une nouvelle initiation d’Allemand aux CE, Alexandra a fait un cours d’Anglais par le chant et le coloriage aux CP et Chloé a fait réaliser un dessin aux CM pour les rapporter en échange à ses élèves en France.
Gilles était en classe pour aider les CM. Pour la deuxième activité prévue (origami), Chloé s’est très vite retrouvée coincée par le manque de matériel personnel des enfants et l’engouement des élèves face aux feutres et paires de ciseaux qu’on avait achetés pour eux. Grâce à une vente de pizzas réalisée dans son école, nous avons doté chaque classe de feutres, crayons, feuilles, taille crayon, ciseaux, boites de rangement.
Le mercredi 23, une visite mémorable à Sichem : ferme modèle, qui non seulement produit, transforme, commercialise, mais aussi forme des étudiants. Ce modèle est unique dans le pays. Un restaurant y est intégré et on y mange très bien.
Nous sommes retournés une dernière fois à Bakakopé, le Jeudi 24. C’est le deuxième jour des repas. Avant le service des repas et pour immortaliser notre séjour dans le pays, nous avons chacun planté un arbre fruitier. Après le repas, nous avons appris aux enfants à jouer à l’élastique. Les enfants étaient heureux et avaient tous envie d’essayer. Nous avons redonné les élastiques au directeur qui a dit qu’ils les utiliseront pour les activités sportives.
C’est le temps des aurevoirs. Dur, dur…
Chaque enfant a reçu un ballon de baudruche et un bonbon. De plus, Chloé avait réalisé une collecte d’équipements sportifs (les clubs de football d’Amplepuis, du Bois d’Oingt et de Genas y ont participé). Une cinquantaine de maillots, une vingtaine de shorts, une dizaine de pantalons et vestes et 2 ballons de foot ont été remis à l’école. Les enfants et les professeurs ont été extrêmement touchés et reconnaissants : ils sautaient, dansaient, criaient de joie.
Au cours de la semaine, ayant remarqué quelques enfants sans uniforme, l’équipe a décidé d’offrir une tenue à ces élèves. La cognotte réalisée par Nadège dans son établissement a permis de payer ces uniformes (une dizaine). Ces 4 jours à l’école furent remplis d’amour, de générosité. Les enfants par dizaine nous entouraient, nous serraient, nous câlinaient. Un grand merci aux sœurs à Lomé comme à Bakakopé pour l’accueil, leur gentillesse et les repas gastronomiques servis. Malgré leurs conditions de vie difficiles, ces enfants rayonnent de joie. Quelle belle leçon de vie ! Nous repartons avec la certitude que le bonheur n’est pas dans l’accumulation de biens matériels. « Tu reviendras nous voir », lance une jeune fille ! Un aurevoir, un adieu ? Qui vivra verra, mais l’amour n’a pas de frontières, le partage est un cadeau sans prix pour notre cœur.
Le vendredi 25, une expérience inédite dans un lycée professionnel. Une matinée en classe avec les élèves en cours d’Anglais, d’Allemand et d’économie.
Il est temps de refaire les valises !
Le samedi 26, retour au marché pour des achats divers et variés, des souvenirs pour la famille et les amis.
Le bouquet final a été le dimanche 27 ; la messe dans un monastère avec les sœurs clarisses. Une belle rencontre avec la communauté, un vrai moment de grâce. La beauté des chants, les danses qui les accompagnent, la joie qui transparait sur leur visage, quel bonheur !
Ce voyage au Togo a été aussi un voyage spirituel. Une belle expérience humaine et fraternelle, avec de nombreuses magnifiques rencontres. Rencontres avec un pays, avec différentes communautés religieuses, avec Baka Kopé et notamment les enfants, avec Sichem… mais aussi, rencontre avec soi. Une remise en question de sa façon d’envisager la vie, un regard neuf sur soi.
Le voyage a été l’occasion d’avancer sur des projets comme par exemple l’installation de clapiers pour lapins, ainsi que de bancs pour les enfants de l’école. Nous avons pu doter Emile, le métayer qui s’occupe si bien de Noublabla, d’un téléphone et d’un vélo pour faciliter son travail.
Tout est bien qui finit bien comme dira l’autre ! A la prochaine édition.